Achats Responsables : des intentions à l’action
30 mai 2011
Cet article a été mis à jour le 29 août 2018 à 15:00
Les modes de consommation actuels sont remis en question. L’appauvrissement des ressources naturelles, les impact sur notre environnement, mais aussi les conditions (in)humaines de travail sont autant de sources de questionnement. Dans ce système qui évolue, les actions concrètes en matière d’achats responsables sont incontournables. Les achats responsables, c’est d’ailleurs pour les directions achats une motivation ! Selon l’Observatoire des Achats Responsables, plus de 2/3 des services achats place la RSE comme priorité. Dépenser mieux, un axe de développement incontournable en 2011.
Achats responsables : une volonté de changement
Comment intégrer les critères durables et responsables dans sa politique d’achat ? Dans des PME / PMI, ce sont de nouveaux critères à intégrer, à lister, tandis que dans de grands groupes, ce sont de nouveaux postes à pourvoir. En support de la fonction achat historique, rattachée au service qualité, conformité et RSE…
Les outils e-achats, qui intègrent-ils aujourd’hui la dimension achats durables et responsables permettent d’aider les entreprises qui font état de leur volonté de changement. « En formalisant la politique d’achats durables et en décrivant précisément la manière de la mettre en œuvre, l’outil e-achat s’impose comme un véritable levier de conduite du changement » explique Martial Gérardin, directeur Europe de Perfect Commerce.
La maturité semble arriver pour de nombreuses entreprises, et aussi bien dans les services achats du privé que du public. En effet, maintenant que la RSE est devenue une réalité, théorisée (ISO 26000), les chats durables sont un aboutissement logique. De nombreuses entreprises ont, depuis plusieurs années, menées une politique RSE sur les aspects environnementaux et sociaux, puis s’attaquent de manière plus détaillée, dans un deuxième temps, à la chaîne d’approvisionnement.
Pour insérer la Responsabilité Sociétale dans la chaine de valeurs, il faut se poser les bonnes questions : Comment mobiliser les différents acteurs autour de la RSE ? Quelle structure mettre en place pour une mise en œuvre efficace, qui facilite des relations bénéfiques entre entreprise et sous-traitants ? Face à ces interrogations, des freins se posent.
Les difficultés rencontrées pour passer à des achats responsables
- pas encore totalement entré dans les mœurs dans tous les domaines
- pas de moyens suffisants pour maitriser la responsabilité des fournisseurs
- manque d’indicateurs et de référentiels clairs
- manque de budgets, qui empêche la prise en compte de la RSE
- la RSE est vue comme un discours, qui manque d’applications concrètes au quotidien
La culture du moins-disant toujours forte
La culture du moins disant est encore très forte, il ne faut pas s’en cacher. Si forte qu’aujourd’hui, aussi bien dans le privé que dans le public, les entreprises ont peu d’intérêt à se conforter à ces critères dans les appels d’offre. Comment concilier formation, rémunération juste, emploi de personnes handicapées, produits « responsables » et PRIX ! Si la référence principale reste le prix, alors un fossé inévitable se creuse entre les entreprises éthiques, et celles qui ne le sont pas. Économique, social, sociétal et environnemental : il faut viser une performance globale, qui permettra aux services achats d’investir de manière responsable.
La prise en compte nécessaire de la performance globale
La performance globale, définit comme « l’agrégation des performances économiques, sociales et environnementales » (Baret, 2006), « est un concept multidimensionnel difficile à mesurer techniquement. En effet, les dispositifs d’évaluation actuellement utilisés par les entreprises pour mesurer les progrès réalisés grâce à leurs démarches RSE n’apportent pas de réponses satisfaisantes. Ne pas être capable d’évaluer les progrès réalisés empêche les entreprises de savoir où porter leurs efforts d’amélioration. Aujourd’hui, la difficulté pour les entreprises est de mesurer les interactions entre les différentes dimensions de la performance : économique, sociale et environnementale« . Dans quelle
mesure ces différentes performances interagissent ?
Des tableaux de bord prospectifs existent. Le Balanced Scorecard, par exemple, n’est pas un simple instrument de mesure mais un vrai système de management garantissant la clarification et la formalisation de la stratégie des organisations. Ce tableau de bord détaille 4 perspectives. Financière, client, les processus interne, l’apprentissage et la croissance (à lire sur piloter.org).
Quelques pistes d’action peuvent être proposées pour avoir une vision globale
- Établir une politique d’achat avec des critères éthiques, sociaux, égalitaires
- Participer financièrement à la mise en oeuvre de solutions plus respectueuses de la part de partenaires
- Réaliser des audits de ses partenaires
C’est toujours dans une démarche globale, et dans une stratégie de développement durable, que l’entreprise doit définir l’intégration des critères sociaux et environnementaux. Ainsi, dans les processus de sélection, il faudra s’appuyer sur ces critères, voire intégrer une clause contractuelle formalisant les engagements éthiques et environnementaux. En effet, bien que les critères RSE semblent extra-financiers, un contrat définissant les engagements éthiques du partenariat avec le fournisseur, accompagné d’un plan de progrès, sont des conditons nécessaires à la réussite sur le long terme.
La boite à outils pour des achats responsables
– Editez une charte partenariale, à l’image de celle de Nature et Découvertes
– Réalisez des audits sur mesure
– Consultez des rapports de performance globale
– Consultez les enquêtes de l’ObsAR
– Visitez le site du CJD