Comment s’assurer que ses fournisseurs ont une démarche responsable ?
20 décembre 2017

Cet article a été mis à jour le 21 décembre 2017 à 17:19
Dans un souci de déploiement de la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises), de plus en plus d’entreprises (des TPE, PME comme de grandes organisations) cherchent à mettre en place une politique d’achats responsables. Or, impossible de s’assurer de faire des achats « responsables » sans évaluer ses fournisseurs et leur démarche. Comment choisir ses fournisseurs pour minimiser les risques en matière d’environnement, des droits humains, etc. ? Zoom sur les étapes à franchir, pour commencer.
Étape 1 : définir ses critères
Dès le départ, l’entreprise en phase de consultation doit introduire des critères RSE dans son cahier des charges. Elle doit les hiérarchiser et les pondérer. Ce processus lui permettra de sélectionner les fournisseurs qui ont la démarche la plus en accord avec ses valeurs, tout comme de départager deux prestataires équivalents au regard de la qualité de leurs produits et / ou des leurs coûts. Mais, quels critères choisir ? La RSE se décline en cinq points principaux :
- l’impact environnemental : le fournisseur utilise-t-il des substances toxiques dangereuses pour l’homme et l’environnement ? Fait-il des efforts pour réduire sa consommation de matières premières non-renouvelables ? Limite-t-il les nuisances liées au transport (émissions de CO2, bruit, trafic, etc.) ? Fait-il en sorte de diminuer sa quantité de déchets ? Respecte-t-il la biodiversité ?
- Les enjeux économiques : le fournisseur anticipe-t-il les nouvelles normes et réglementations ? Ses produits offrent-ils un bon retour sur investissement ? Disposent-ils d’une longue durée de vie ?
- Le respect et la promotion des droits de l’Homme.
- L’impact social et sociétal : l’activité du fournisseur risque-t-elle de mettre en danger ou de porter atteinte à l’intégrité physique ou mentale des producteurs et utilisateurs ? Le prestataire propose-t-il des formations par alternance ? Collabore-t-il avec d’autres acteurs économiques (écoles, centres de recherche, associations, etc.) ?
- Les conditions de travail : dans cette entreprise, les conditions de travail des salariés sont-elles décentes ? Les droits à l’expression et au dialogue social sont-ils reconnus ? Et toutes discriminations absentes ?
Une fois ses exigences en matières environnementales, sociales et sociétales fixées, l’entreprise peut rédiger un « code de bonne conduite » auquel elle devra aussi se plier. Ce document (ou charte) servira de base contractuelle avec ses fournisseurs, qui s’engageront à le respecter au risque de rompre la relation commerciale.
Étape 2 : évaluer ses (potentiels) fournisseurs
Pour évaluer la performance RSE de leur(s) fournisseur(s), les entreprises ont plusieurs outils à leur disposition.
- Les normes, et plus spécifiquement les normes ISO 26 000 et 20 400. Mise en place en 2010, la norme ISO 26 000 est un bon outil pour évaluer la politique RSE d’une entreprise. Non certifiable, elle donne des lignes directives aux entreprise pour agir de façon responsable. Instaurée en 2017, la norme volontaire ISO 20400 doit, quant à elle, démontrer le respect des bonnes pratiques en matière d’achats durables.
- Les questionnaires et les audits. La majorité des entreprises du CAC40 ont (ou ont eu) recours à des questionnaires pour évaluer leurs fournisseurs. Plus poussés, les audits permettent d’approfondir les informations collectées avec ces questionnaires.
- Les plateformes en ligne. Ecovadis, Sedex, Acesia… Sur le web, les plateformes permettant d’accéder à l’évaluation de fournisseurs sont nombreuses. Avantage : elles se basent sur des critères reconnus internationalement.
À l’issue de ce processus d’évaluation, l’entreprise cliente devra accompagner son (ou ses) fournisseur(s) dans une démarche de progrès. Dans le cadre de la mise en oeuvre de sa politique d’achats responsables, elle pourra établir un plan d’attaque avec ce dernier : fixer les objectifs et les délais des actions correctives à mettre en place.
Les avantages d’une démarche d’achats responsables
Pour l’entreprise cliente : – meilleure réputation,
– consommateurs fidélisés,
– marque valorisée,
– gain de compétences (grâce aux échanges / à la collaboration avec son fournisseur),
– performance économique et financière,
– connaissance approfondie de son fournisseur : ses produits, ses modes de fabrication, sa politique managériale, etc.
Pour le fournisseur : – image de l’entreprise améliorée,
– développement d’un avantage compétitif : coûts de production réduits, moindre production de déchets, prévention des risques environnementaux et sociaux, efficience logistique, etc.
– produits de meilleure qualité : plus solides, plus pérennes, défauts gommés.
– gains économiques.