Ce qu’il faut savoir sur le télétravail…
9 mars 2017
Le télétravail, c’est quoi ?
La loi définit le télétravail comme : « Une forme d’organisation et/ou de réalisation du travail, utilisant les technologies de l’information dans le cadre d’un contrat de travail, et dans laquelle un travail qui aurait également pu être réalisé dans les locaux de l’employeur est effectué hors de ces locaux de façon régulière ».
Le télétravail ne s’effectue pas nécessairement au domicile du salarié. Il peut par exemple s’exercer dans les transports (on parle alors de télétravail « nomade ») ou dans un lieu tiers, tels que les espaces de travail collaboratifs ou Coworking.
De même, le télétravail ne s’applique pas aux seules entreprises, il est également utilisé par les associations et les collectivités territoriales.
Qui est concerné par le télétravail ?
D’une manière générale, on considère que toutes les professions pouvant s’exercer à 60% ou plus par une organisation à distance mettent en place des méthodes de télétravail. Ce qui porte à 8 millions le nombre de salariés français éligibles à ce type d’organisation.
Les filières les plus concernées par le télétravail sont l’informatique, les services aux entreprises, les banques et les assurances. Les postes les plus représentés sont les cadres et les employés.
Selon le Ministère de l’Economie, des finances et de l’industrie, 14.4% des salariés français pratiquent alors le télétravail plus de 8h par mois dans les grandes entreprises. De même, 40% des grands groupes du CAC40 possèdent un accord de télétravail.
Ainsi, le groupe Orange, qui compte plus de 100 000 salariés en France, consacre près de 9% de ses effectifs au télétravail. C’est également le cas de grandes enseignes telles que Thalès, Casino ou Coca-Cola.
La France reste cependant en retard par rapport à des Etats européens tels que l’Allemagne ou les Pays-Bas, où 20% des salariés pratiquent le télétravail.
Un peu d’histoire
L’idée de télétravail commence à faire son chemin dans le monde de l’entreprise dans les années 70, notamment du fait de l’invention du fax, qui facilite grandement le transfert d’informations. Mais il prend son véritable essor dans les années 90, avec l’apparition des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) qui bouleversent les méthodes traditionnelles d’organisation du travail.
En 2002, l’Union Européenne réalise « L’Accord cadre européen sur le télétravail » qui liste les droits et devoirs de l’employeur et de son salarié dans une organisation de télétravail. Cet accord a été transposé en France à partir de 2005.
En 2012, la loi Marsmann donne une définition juridique précise du télétravail et réaffirme les principes de l’Accord interprofessionnel de 2005. La même année, une seconde loi introduit le télétravail dans la fonction publique.
En 2015, 71% des français seraient favorables au télétravail, selon le cabinet Inférences et le site internet Zevillage.
Quels avantages pour l’employeur ?
Le principal attrait du télétravail pour l’employeur est qu’il limite considérablement l’absentéisme (notamment en cas d’épidémies dans l’entreprise) ainsi que les retards liés aux transports.
De même, en s’adaptant aux contraintes physiques et/ou familiales de ses salariés par le biais du télétravail, l’employeur n’est plus restreint dans ses choix de recrutement et d’affectation. Il peut ainsi motiver ses décisions uniquement sur ses besoins et les compétences de ses collaborateurs.
Enfin, le télétravail permettra de limiter les frais généraux et dépenses de fonctionnement de l’entreprise. Et dans certains cas, il conduira même à un accroissement de la productivité des salariés.
Quels avantages pour le salarié ?
De son côté, le télétravailleur verra son rôle valorisé par l’autonomie la responsabilité qui lui sont accordées dans la réalisation de ses tâches.
Autre bénéfice, il ne perdra plus de temps dans les transports, qui empiètent souvent sur son sommeil et sa vie personnelle.
Durant son temps de travail, il ne sera pas dérangé par d’éventuelles nuisances sonores inhérentes au fonctionnement de l’entreprise, qui peuvent nuire à sa concentration et à sa productivité.
D’une manière plus générale, le télétravail vise à une amélioration de la qualité de vie du salarié, et notamment à pouvoir consacrer d’avantage de son temps à ses centres d’intérêts ainsi qu’aux personnes qui lui sont chères.
Et le développement durable dans tout ça ?
Le télétravail s’inscrit au centre de grands enjeux écologiques, économiques et sociaux. En effet, cette organisation peut s’intégrer efficacement au sein d’une démarche RSE. Le télétravail permet de diminuer de façon significative les dépenses et le temps perdus en transport, qui pèsent lourdement sur les PME, ainsi que les émissions de gaz à effets de serre qui y sont liées. De même, les coûts immobiliers et énergétiques peuvent être réduits suite à l’adoption des méthodes du télétravail.
Au niveau économique, le télétravail semble également porter ses fruits. Dans l’hypothèse où l’on appliquerait la méthode de télétravail deux jours par semaine aux salariés qui y sont éligibles, le gain annuel pour l’économie française approcherait les 10 milliards d’euros. A cela s’ajoute un gain potentiel de 1.7 milliard d’euro pour le pouvoir d’achat des français.
Mais c’est au niveau humain que le télétravail demeure le plus intéressant. En 2014, dans le cadre d’une étude dirigée par l’entreprise américaine Citrix (sur 1262 entreprises et trois continents), les télétravailleurs français déclarent à plus de 80% que cette organisation leur permet de travailler à leur propre rythme et de mieux concilier leur vie personnelle et professionnelle. De plus, 76% d’entre eux considèrent gagner en productivité, du fait du gain de temps économisé sur les transports.
Critique du télétravail
Malgré toutes ses qualités, le télétravail n’est pas exempt d’un certain nombre de critiques. En effet, une partie de la recherche estime que cette organisation favorise l’isolement social du travailleur, qui n’est plus vraiment intégré à son équipe.
De même, certains auront tendance à considérer que le fait de travailler chez soi provoque une zone de confusion entre vie professionnelle et privée, à tel point que le travailleur ne sait plus exactement quand il est sensé travailler ou non, et finit par rogner sur son temps libre.
Enfin, il est souvent avancé que le bénéfice écologique tiré du recours au télétravail se répercute finalement sur d’autres formes de pollution, tels que l’usage intensif des serveurs, des visioconférences et des déplacements personnels.
Comment s’organise le télétravail ?
La loi du 22 mars 2012 dispose que le télétravail repose sur une logique de volontariat, de la part du salarié comme du travailleur, et ne peut en aucun cas être imposé. La jurisprudence de la Cour de Cassation est particulièrement vigilante sur ce point.
De même, le télétravail repose sur un principe de réversibilité de la part du salarié comme de son employeur. En d’autres termes, chacun peut décider unilatéralement de mettre fin à cette organisation à partir du moment où elle ne lui convient plus.
Pour une organisation du télétravail conforme aux dispositions légales et européennes, l’employeur doit informer son salarié sur le contenu et la durée de sa mission. Il assumera les coûts financiers qui découlent directement de cette mission et fournira l’appui et l’équipement nécessaire pour sa réalisation. Enfin, il doit permettre à son salarié de rencontrer régulièrement ses collègues de travail.
De son côté, le télétravailleur s’engagera à gérer lui-même l’organisation de son temps de travail, ainsi qu’à prendre soin du matériel qui lui est confié pour sa réalisation.
Conclusion
S’il ne peut résoudre tous les problèmes du monde de l’entreprise contemporain, le télétravail n’en demeure pas moins une organisation innovante, qui soulève des questions pertinentes sur notre façon d’aborder le travail.
Comme on l’a vu précédemment, cette nouvelle vision du travail salarié peut s’avérer bénéfique pour le progrès économique, social et environnemental. Sa vocation première est de participer au « mieux être » du travailleur, sans nuire à sa productivité.
Cette méthode n’est pas nécessairement adaptée à tous les profils et à toutes les professions, mais si elle est pratiquée dans le respect des textes juridiques et en bonne intelligence entre le salarié et son employeur, elle permet d’obtenir des résultats intéressants, susceptibles de profiter à l’entreprise dans son ensemble.
Car c’est bien la confiance réciproque qui est au centre même de la réussite ou non du télétravail ! C’est un projet qui doit se bâtir conjointement et dans le respect de la volonté de chacun pour se révéler efficace.
Cela représente donc un nouveau défi pour les managers qui souhaitent conserver intact leur pouvoir de décision et les prérogatives qui sont les leurs.
La question est donc posée : Comment manager intelligemment une équipe de télétravailleurs en conservant un maximum d’efficacité ?
Le télétravail est un nouveau concept intéressant pour les entreprises, dans la mesure où il permet des gains de productivité et des réductions de charges. Pour les employés, c’est une nouvelle liberté acquise, donc plus d’agilité pour travailler dans les conditions qu’ils souhaitent. Dans cette perspective, une entreprise doit revoir son système d’informations afin de faire face aux contraintes du télétravail. Alsatis Entreprises est un opérateur télécom multi-technologique. Il accompagne les professionnels intéressés par le télétravail dans la conduite de leur projet.
http://www.alsatis-entreprises.com/internetetreseaux/quand-le-teletravail-redynamise-les-territoires-grace-aux-telecoms/