Sieste au bureau : faut-il l’autoriser ?
13 octobre 2017
Le prix Nobel de médecine, attribué le 2 octobre dernier, a placé le sommeil et ses effets sur notre santé au cœur du débat scientifique. Il a aussi relancé une vieille controverse : faut-il autoriser ou non la sieste au bureau ?
Jadis taboue, considérée comme un signe de flemmardise voire de faiblesse, la sieste gagne, depuis quelques années, du terrain dans le monde du travail. Mais tous les responsables d’entreprise ne s’accordent pas sur la nécessité à la mettre en place. Alors, faut-il sauter le pas ? Et pour quels bénéfices au juste ?
Les travailleurs français manquent de sommeil
Selon l’Institut national pour la prévention et l’éducation sanitaire, en deux générations, le durée moyenne de sommeil a diminué d’1h30 en France. Résultat : plus d’un Français sur trois déclare aujourd’hui être en déficit de sommeil…. Et cela se ressent en entreprise ! 19 % des Français interrogés par l’Institut national du sommeil et de la vigilance reconnaissent s’être déjà assoupis ou endormis au travail. Parmi les cadres, 32 % confient s’être endormis au moins une fois en plein milieu d’une réunion (Ifop, avril 2014).
La fatigue a non seulement des répercussions sur le travail : relations professionnelles conflictuelles, mauvaise gestion du temps, perte d’efficacité… Elle en a aussi sur la santé !
Le manque de sommeil peut, en effet, avoir des conséquences désastreuses : vieillissement accéléré, système immunitaire affaibli, hypertension et AVC favorisés. Des études scientifiques ont également établi des liens clairs entre la diminution du temps de sommeil et l’obésité et le diabète. Sans compter que le sommeil joue un rôle crucial pour le maintien de l’équilibre émotionnel et psychique. Il est, notamment, indispensable à la consolidation de la mémoire, de la concentration et de la vigilance.
La sieste, vectrice de bien-être au travail
Longtemps perçue comme un signe de fainéantise, la sieste a prouvé son efficacité. Car, en plus de rééquilibrer le temps de sommeil, elle diminue le stress, les sautes d’humeur et accroît les capacités d’apprentissage… Une étude de la Nasa a même démontré que « siester » augmente de 35 % la créativité. Plus reposés, les travailleurs sont aussi moins exposés aux accidents de la route ou du travail.
C’est pourquoi de plus en plus d’entreprises adoptent la sieste au travail. La société de télécommunication Orange ou le fabricant de produits bio et naturels Léa Nature l’autorisent, par exemple, et mettent même des espaces dédiés à la disposition de leurs salariés. En 2014, un sondage réalisé par le cabinet de recrutement Robert Half révélait d’ailleurs que 64 % des cadres étaient favorables à une sieste de moins de 20 minutes.
Récupération rapide : mode d’emploi
Pas besoin de lit pour se reposer. La sieste – c’est bien pratique – est une activité qui peut se pratiquer depuis son bureau.
- Principe : s’assoupir entre 5 et 20 minutes.
- Quand s’y prendre ? Idéalement, entre 13 et 16 heures.
- Comment se positionner ? Assis, tête baissée, jambes allongée, bras croisés ou accoudés au bureau.
- Attention ! Au-delà de 20 minutes, la sieste peut perturber le cycle de sommeil et conduire à un désordre physiologique.
- Bon à savoir : l’endormissement arrive plus rapidement avec de l’entraînement. Les spécialistes de la sieste « flash » parviennent ainsi à récupérer en moins de cinq minutes seulement.
Et vous ?
Envisageriez-vous d’instaurer la sieste au sein de votre entreprise ? Ou peut-être l’avez-vous déjà fait ? Partagez vos bonnes pratiques, idées et réflexions sur rse-pro.com ! Pour cela, rendez-vous sur notre onglet « Publiez ».
Très bon article.
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