Intelligence émotionnelle : le critère de recrutement qui prend de l’ampleur
2 mai 2018
Le QI (ou Quotient Intellectuel), vous connaissez. Mais, avez-vous déjà entendu parler du QE (Quotient Émotionnel) ? Cette notion, popularisée dans les années 90, est aujourd’hui au centre de l’attention des recruteurs. Car, de nos jours, on ne demande plus uniquement aux candidats à l’embauche d’être intelligents ou compétents. On exige aussi de ces derniers de maîtriser leurs émotions et d’être attentifs à celles des autres. Et pour cause, des études ont révélé qu’à QI égal, les personnes émotionnellement intelligentes s’épanouissent et réussissent mieux que les autres. Alors, l’intelligence émotionnelle, c’est quoi au juste ? Quels sont ses avantages et comment la mesurer ? Zoom sur ce nouveau graal des ressources humaines.
L’intelligence émotionnelle : qu’est-ce que c’est ?
Le terme « intelligence émotionnelle » a été introduit par le psychologue Peter Salovey en 1990 et popularisé par le psychologue journaliste Daniel Goleman dès 1995. Dans son ouvrage, qui deviendra rapidement un best-seller mondial, Daniel Goleman démontrait, pour la première fois, que l’être humain n’est pas seulement doté d’une intelligence logico-mathématique et verbale (le fameux QI) mais qu’il dispose aussi d’une autre forme d’intelligence, tout aussi importante dans la vie quotidienne, notamment professionnelle.
Dans sa définition la plus communément admise, l’intelligence émotionnelle incarne « l’habilité à percevoir et exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre et raisonner avec les émotions, ainsi qu’à réguler les émotions chez soi et chez les autres ». En somme, l’intelligence émotionnelle rassemble quatre compétences distinctes :
- la conscience de soi : la capacité à identifier et comprendre ses propres émotions,
- la maîtrise de soi : autrement dit, la faculté à contrôler ses émotions (elle implique une conscience professionnelle, de la transparence, de la flexibilité, de l’optimisme, etc.),
- la conscience des autres (ou empathie) : l’aptitude à saisir les émotions des autres et à agir en conséquence (écoute, sens du service, etc.),
- la maîtrise des relations : la disposition à créer du lien social, à travailler en équipe, à inspirer et aider son entourage…
Les 18 signes caractéristiques de l’intelligence émotionnelle
Dans un article paru sur Linkedin, le Dr Travis Bardberry, co-auteur de Intelligence émotionnelle 2.0, liste, lui, 18 signes qui caractérisent les individus émotionnellement intelligents :
- un vocabulaire émotionnel diversifié. Les personnes à l’intelligence émotionnelle élevée ne diront pas « je vais mal » mais utiliseront, plutôt, des mots précis : « je me sens irritable », « je suis anxieux, frustré ». Cette capacité à mettre les mots justes sur leurs émotions leur permet, après coup, de mieux y faire face.
- La curiosité envers les autres, caractéristique de l’empathie dont font preuve les personnes pourvues d’une intelligence émotionnelle élevée.
- Une forte adaptabilité face au changement. Les êtres humains émotionnellement intelligents sont flexibles et s’adaptent constamment.
- Une bonne connaissance de ses forces et faiblesses. Les personnes émotionnellement intelligentes ne comprennent pas seulement les émotions. Elles sont également lucides quant à leurs compétences et incompétences.
- Une fine connaissance du genre humain. Les personnes émotionnellement intelligentes n’auront aucune difficulté à analyser et comprendre la personnalité des femmes et hommes qui les entourent.
- Une grande impassibilité face à la critique. Les individus pourvus d’une intelligence émotionnelle fine sont confiants et ouverts d’esprit. Ils ne s’offusquent pas sous la critique, ni s’ils sont le sujet de blagues.
- Une facilité à dire « non » (à soi comme aux autres). Être intelligent émotionnellement signifie être capable de faire preuve de self-control et, donc, d’éviter toute réaction impulsive.
- L’aptitude à faire table rase des erreurs passées. Les personnes émotionnellement intelligentes sont capables de prendre du recul, de tirer une leçon de leurs erreurs et d’adapter, en conséquence, leur comportement. Elles ne s’attardent pas à ruminer leur ressentiment ou leurs regrets.
- L’altruisme. Les personnes émotionnellement intelligentes donnent, sans rien attendre en retour. Elles sont généreuses et désintéressées.
- L’indulgence. Les personnes émotionnellement intelligentes sont dépourvues de rancune, ce qui, au final, leur permet d’être mieux dans leur corps et dans leur tête.
- La capacité à neutraliser les personnes toxiques. Avoir affaire à des personnalités difficiles peut s’avérer frustrant et épuisant. C’est pourquoi les individus à l’intelligence émotionnelle forte contrôleront leurs relations avec ces personnes et s’appliqueront, avec elles, à faire preuve de rationalité.
- Une facilité à accepter les défauts (aussi bien les siens que ceux des autres). Les personnes émotionnellement intelligentes ne cherchent pas la perfection. Elles savent, par nature, que l’être humain est faillible.
- Une grande reconnaissance. Les êtres humains dotés d’une grande intelligence émotionnelle savent apprécier ce qu’ils détiennent et n’hésitent pas à témoigner leur gratitude.
- Des vies professionnelle et privée équilibrées. Prendre du temps pour soi a des répercussions positives sur le travail : moins de stress, prise de recul facilitée, etc. Des particularités propres aux personnes émotionnellement intelligentes.
- Une consommation de caféine régulée. Un excès de caféine stresse l’organisme… et l’esprit ! C’est pourquoi les personnes émotionnellement intelligentes n’en abusent pas.
- Un bon sommeil. La capacité à gérer ses émotions, la mémoire et l’attention sont directement liées au niveau de fatigue. Pour les personnes dotées d’une grande intelligence émotionnelle, le sommeil est donc une priorité.
- Une aptitude à aller de l’avant, sans ressasser. Les personnes émotionnellement intelligentes savent faire abstraction de leurs pensées négatives. Elles ne rentrent pas dans des cercles vicieux mais continuent plutôt à avancer.
- Le don de ne laisser PERSONNE entacher sa bonne humeur.
À l’inverse, certaines attitudes soulignent un manque d’intelligence émotionnelle : stresser couramment, avoir des difficultés à s’affirmer, porter des jugements rapides et sans fondement, être rancunier, se vexer facilement, etc. La bonne nouvelle, c’est que tout un chacun peut améliorer son QE, à tout moment !
Les avantages de l’intelligence émotionnelle en entreprise
Particulièrement recherchée dans les domaines du commerce ou des ressources humaines, l’intelligence émotionnelle a des bénéfices pour chaque strate de l’entreprise, du manager au salarié, et répond à des problématiques actuelles : bien-être au travail, épanouissement, lutte contre les pathologies professionnelles (burn-out, bore-out, brown-out…).
Les managers et l’intelligence émotionnelle
Bienveillants, empathiques, les managers à l’intelligence émotionnelle élevée sont plus à même de motiver leurs collaborateurs, mais aussi des les rassurer et de les accompagner efficacement. Également sereins et confiants, ils sont prêts à faire face en cas de crise et à trouver les solutions adéquates pour (re)lancer la productivité.
Les salariés et l’intelligence émotionnelle
En réduisant le niveau de stress, l’intelligence émotionnelle prévient l’apparition de pathologies professionnelles comme le burn-out. Les salariés pourvus d’une grande intelligence émotionnelle font aussi preuve de plus de souplesse et d’adaptabilité, utiles face aux conflits, au changement et aux nouveautés. Enfin, grâce à l’intelligence émotionnelle, les relations entre employés sont plus détendues, favorisant la qualité de vie au travail et, donc, la productivité !
Intelligence émotionnelle : comment l’évaluer ?
Vous voilà convaincu : en entreprise, l’intelligence émotionnelle est un atout de choix. D’ailleurs, plusieurs études ont démontré que les individus à l’intelligence émotionnelle élevée sont plus performants que les autres. Les entreprises qui favoriseraient l’intelligence émotionnelle au QI, au sein de leurs cadres dirigeants notamment, auraient une marge bénéficiaire de 71% supérieure à celle des entreprises où ce n’est pas le cas. Selon Daniel Goleman, les évolutions des résultats des salariés seraient imputable pour 60 % à leur quotient émotionnel.
Mais alors, comment évaluer l’intelligence émotionnelle des ses collaborateurs et futurs salariés ? À l’image des tests de personnalité, les tests de QE pullulent sur Internet. Il y en a des bons, mais aussi des mauvais. Malheureusement, la plupart du temps, les test de qualité ne sont pas accessibles gratuitement. Pour mesurer l’intelligence émotionnelle de vos (futurs) collaborateurs, privilégiez des tests conçus par des spécialistes, le QE Pro de Badenoch & Clark par exemple (recommandé par Adecco).
Et vous ?
Prêtez-vous attention à l’intelligence émotionnelle de vos (futurs) collaborateurs ? Partagez votre expérience sur RSE-pro.com, en vous rendant sur l’onglet « Publiez ».
Bonjour,
L’article est intéressant spécialement IE et j’aimerai recevoir des idées qui sont en rapport avec l’évolution du domaine des RH..
Meilleures salutions