2 mars 2021

Cet article a été mis à jour le 12 mars 2021 à 08:43

Vous en avez déjà entendu parler ou y êtes peut-être déjà sensibilisé, la mobilité durable est devenue, ces dernières années, un véritable enjeu de société. La preuve : 78 % des dirigeants d’entreprise et 80 % des salariés la considèrent comme une problématique majeure (selon le baromètre de la mobilité durable d’Opinion Way). Pourtant, les actions concrètes en la matière se font rares : seuls 6 % des chefs d’entreprise français ont mis à disposition des salariés un parc de vélos en libre-service, par exemple. Or, il existe de nombreuses solutions pour encourager la mobilité durable au travail. Découvrez lesquelles :

Qu’est-ce que la mobilité durable ?

Également appelée écomobilité, la mobilité durable est une notion issue d’une démarche de développement durable. Son objectif : mettre en place des solutions pour favoriser le recours à des modes de transport alternatifs (à la voiture) et, même, pour limiter les déplacements. Le tout, dans le but de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, un défi environnemental majeur.

Encourager la mobilité durable, c’est donc, au sein d’une entreprise, collectivité, association, etc. :

• simplifier le recours à des modes de transport doux (autrement dit « sans moteur » et, par conséquent, non polluants) : la marche, le vélo, la trottinette, les rollers…
• Favoriser l’usage des transports en commun : ceux-ci permettent de désengorger les routes, de limiter les bouchons et, donc, de modérer les émissions de gaz à effet de serre.
• Promouvoir le covoiturage ou l’autopartage. 63 % des Français utilisent, seul, leur voiture pour se rendre chaque jour au travail.
• Faciliter le télétravail qui présente, en plus d’avantages en matière de gain de temps et d’argent en déplacements, des bénéfices pour la productivité et la qualité de vie des salariés.

La mobilité durable : un concept qui a le vent en poupe

D’après le baromètre 2016 de la mobilité durable en entreprise (Opinion Way pour le Club de la mobilité durable), 61 % des dirigeants ont l’intention de développer davantage la mobilité durable au sein de leur entreprise. Une large majorité des chefs et employés d’entreprise de 50 salariés et plus estiment en effet qu’il s’agit d’un enjeu majeur. Ce sentiment est d’autant plus présent dans les entreprises de taille intermédiaire (entre 250 et 4 999 employés) où 90 % des travailleurs considèrent la mobilité durable comme indispensable.

L’écomobilité a, donc, le vent en poupe. Et pour cause, elle a de nombreux avantages et pas seulement environnementaux.

Les bénéfices de la mobilité durable

• Environnementaux : la mobilité durable permet de réduire les nuisances engendrées par les transports (bruits, émissions de CO₂, embouteillages…), de diminuer la consommation d’énergie mais aussi de libérer des espaces publics, actuellement occupés par des places de stationnement.
• Économiques : pour les entreprises, la mobilité durable est source d’économies, voire de profits. Elle offre, en effet, l’opportunité d’abaisser les coûts imputés aux transports, d’optimiser le fonctionnement de ces entreprises et donc d’accroître leur productivité. Engagées dans une démarche écoresponsable, les entreprises disposent aussi d’un meilleure image auprès des consommateurs et des potentiels candidats à l’embauche.
• Sociaux : la mobilité durable réduit aussi, pour les salariés, le coût des déplacements domicile-travail. Favorisant le covoiturage, l’autopartage ou encore l’utilisation des transports en commun, c’est aussi un levier de lien social. Enfin, la mobilité durable a des effets positifs sur les conditions de travail en diminuant le stress des collaborateurs et les pertes de temps (liées au bouchons, notamment) ainsi que sur les conditions de transport (plus grand confort).

L’exemple du vélo

Mode de transport doux, le vélo a de multiples bienfaits pour les salariés qui le pratiquent quotidiennement. Cet engin à deux roues, facile d’utilisation, est aussi peu coûteux. Il n’est pas polluant et moins dangereux que la voiture (les risques d’accidents sont plus élevés avec un véhicule motorisé). Mieux : lorsqu’il s’agit d’une activité sportive régulière, le vélo préserve la santé. Il permet également aux travailleurs d’être plus détendus et donc plus productifs (gain en matière de rendement pour l’entreprise).

Pourtant, en 2015 encore, seulement 2 % des actifs se rendaient au travail à vélo (INSEE). Un chiffre bien inférieur à ceux des transports en commun ou de l’automobile, modes de transport prédominants. Le vélo serait, en réalité, surtout utilisé par des travailleurs dont le lieu de travail se trouve à moins de 4 km de leur domicile.

Comment encourager la mobilité durable en entreprise ?

La mobilité durable est en marche :

• 83 % des chefs d’entreprise ont fourni (ou réfléchissent à le faire) à leurs salariés un smartphone, un ordinateur portable ou une tablette,
• 80 % privilégient les conférences téléphoniques avec leurs clients, fournisseurs, partenaires, etc.,
• 70 % sont équipés (ou vont l’être) de matériel de visioconférence pour les contacts clients, partenaires, fournisseurs…

Mais, elle rencontre encore des freins : pour 70 % des chefs d’entreprise, elle demeure « compliquée à mettre en place ». Mais alors, quelles sont les solutions de la mobilité durable en entreprise ?

Simplifier le recours à des modes doux

Il s’agit de modes de transport non polluants comme le vélo, la trottinette, les rollers ou, évidemment, la marche. Les solutions pour faciliter leur utilisation sont, notamment :

• la mise en place d’un espace de stationnement sécurisé pour les vélos,
• la mise à disposition d’un local proposant quelques outils (de réparation) et services,
• la mise à disposition d’une douche dans les locaux de l’entreprise,
• l’instauration de l’indemnité kilométrique vélo (IKV), rendue possible depuis le 13 février 2016 en France,
• la prise en charge d’abonnements aux vélos libre-service,
• l’implantation d’une flotte de vélos accessible aux employés,
• l’amélioration de l’accès aux locaux par les piétons (mise en place d’entrées plus directes, aménagement de chemins, etc.),
• la sensibilisation des employés à la préservation de l’environnement, à laquelle les modes de transport doux concourent.

Favoriser l’usage des transports en commun

• la mise à jour et l’accommodation de l’offre existante en matière de dessertes et de fréquences (en lien avec les opérateurs de transports publics),
• la participation financière aux abonnements. L’employeur est tenu de prendre en charge 50 % du prix des titres d’abonnements souscrits par ses salariés pour l’intégralité du trajet entre leur résidence habituelle et leur lieu de travail accompli au moyen des services de transports publics, et ce même si plusieurs abonnements sont nécessaires (train + tramway, par exemple).
• La création d’une navette d’entreprise pour les destinations les plus fréquentées,
• la mise à disposition d’informations sur l’offre de transports publics permettant d’accéder à l’entreprise,
• l’aménagement des horaires de travail, afin de faciliter le recours aux transports en commun,
• la garantie d’un retour à domicile dans des cas exceptionnels (jours de grève, par exemple) : chèque-taxi, mise à disposition de voitures de service, etc.
• un accompagnement pour aider les salariés à trouver un logement proche du lieu de travail ou accessible en transports en commun.

Promouvoir le covoiturage et l’autopartage

• l’installation d’une flotte de véhicules partagés avec d’autres entreprises,
• le développement d’un service de covoiturage interne,
• la mise en relation avec d’autres entreprises proches du site et favorables au covoiturage,
• l’introduction de places de stationnement réservées aux covoitureurs,
• l’offre de chèques covoiturage…

Faciliter le télétravail

• un équipement adéquat des salariés : smartphone, ordinateur portable et / ou tablette,
• l’installation de matériels de visioconférence et / ou de conférence téléphonique,
• la prise en charge de l’abonnement Internet des salariés,
• la mise à disposition des salariés d’un ou de plusieurs espaces de travail (type coworking).

Mobilité durable : quelles obligations pour les entreprises ?

Selon le rapport Opinion Way sur la mobilité durable en entreprise, 82 % des chefs d’entreprise n’ont jamais entendu parler du plan de déplacements d’entreprise (PDE). De quoi s’agit-il ?

Depuis le 1^er janvier 2018, dans le cadre de la loi de transition énergétique, les entreprises de plus de 100 salariés (sur un même site) et situées dans le périmètre d’un PDU (Plan de déplacements urbains), ont l’obligation de mettre en place un plan de déplacements d’entreprise (aussi appelé Plan de mobilité ou PDM). Il s’agit d’un projet d’entreprise qui vise à favoriser l’usage de modes de transport alternatifs à la voiture individuelle.

Différents soutiens s’offrent aux entreprises pour les aider à monter ce projet : l’ADEME, le Conseil en mobilité des collectivités territoriales, les Chambres de commerce et d’industrie (CCI) qui peuvent, notamment, faciliter la création de PDM interentreprises. Plus d’informations sur le site de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie).

Et vous ?

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