Comment mobiliser les salariés autour d’un projet RSE ?
18 août 2010
Cet article a été mis à jour le 29 avril 2019 à 15:33
Pour bien réussir une démarche RSE, il est primordial d’impliquer les salariés ! L’intégration des principes de la RSE implique des modifications sur l’organisation du travail, mais aussi sur l’exécution des tâches… La RSE va modifier les habitudes et les comportements des salariés, c’est pourquoi il est primordial de les intégrer dans toutes les étapes de la démarche.
Les nouvelles pratiques de l’entreprise
Un des aspects les plus « basique » de la RSE est le passage, pour l’entreprise, à des pratiques plus responsables en matière d’énergie. En un mot il faut économiser l’énergie, et surtout mieux gérer son impact sur l’environnement. Il est ainsi conseillé d’impliquer les salariés dans le processus de gestion des déchets, les informer des mesures d’économies d’énergie pour que ces dernières soient mieux acceptées. Cette implication peut prendre plusieurs formes, et même être très « intrusive », allant jusqu’à changer les habitudes des salariés.
Une meilleure gestion des déchets
Exemple chez Suez Environnement, qui a mis en place un système de collecte des déchets dans ses bureaux très novateur. « Auparavant, le prestataire de propreté prenait en charge le vidage des poubelles. Désormais, ce sont les collaborateurs qui s’impliquent dans une démarche globale de valorisation des déchets. Équipé de deux réceptacles dans les bureaux (un pour le papier, un pour les cannettes et déchets résiduels) chaque salarié devra emporter ses déchets triés dans les points de collecte situés à chaque étage » (à lire sur le site Decision Achats).
L’adhésion du personnel semble forte. Cette démarche est d’autant plus facile à mettre en place dans des entreprises ayant un lien avec l’environnement ou l’énergie, mais c’est avant tout une démarche ludique et originale qui va séduire les salariés et les impliquer. Le mobilier d’entreprise devient de plus en plus design et intègre ce besoin de gestion durable (exemple avec les poubelles de bureau design).
Des outils de sensibilisation existent également. On peut citer « CLIC’ADEME Entreprises : Communiquez sur le tri des déchets », CD-rom qui permet de définir un plan de communication interne à destination de l’ensemble du personnel. Pour le personnel, une série de 7 affiches a également été édité par l’Ademe. Plastiques, papiers et cartons, pots, bois, produits dangereux, les gestes pour les éliminer de la meilleure façon sont listés.
Économiser l’énergie au bureau
Éteindre la lumière en partant, baisser le chauffage ou la climatisation… des gestes simples pour certains, mais qui ne sont pourtant pas souvent effectués. Pire, au sein des entreprises, les salariés estiment ne pas être encouragés à faire des économies d’énergie (étude Ifop juin 2010). Voici quelques conseils pour réduire la consommation d’énergie au bureau :
- éteindre les appareils plutôt que de les mettre en veille
- débranchez les appareils non utilisés
- utilisez modérément vos lampes de bureau (et avec des ampoules éco)
- renouvelez votre parc d’ordinateur pour des machines plus « écolo »
- modérez votre utilisation du chauffage (1 degré supplémentaire augmente la facture d’électricité de 6%)
Un recrutement plus social et une meilleure intégration
Outre le volet environnemental, c’est aussi le volet social qui doit être ouvert aux salariés. En rendant votre recrutement plus humain et collégial, vous pouvez souder les liens internes. Pour les TPE et PME, ne disposant pas toujours de DRH, il est important d’impliquer les salariés dans le processus de recrutement.
Motiver les salariés à recruter
Cette implication peut prendre plusieurs formes. La cooptation consiste dans le fait d’avoir recours au carnet d’adresses des salariés pour effectuer des recrutements. « La cooptation apporte une valeur ajoutée aux autres modes de recrutement. C’est une démarche valorisante lorsque le cooptant a une formation spécifique et qu’il utilise son carnet d’adresse d’anciens camarades de classe. Le risque majeur de cette pratique c’est l’homogénéisation des formations, profils humains, concepts métiers qui risquent à terme d’annihiler la créativité, l’innovation, l’évolution rapide du secteur ou de l’activité. La solution à cette problématique est peut être d’instaurer une charte très précise et stricte des techniques de cooptation pour éviter toutes dérives« peut-on lire dans le mémoire de Hélène CATRICE, « Le Marketing RH dans les SSII : Une véritable solution pour optimiser ses recrutements et la pérennité des collaborateurs en entreprise ?« .
La cooptation est un outil de motivation. Mais au delà de cette ouverture du carnet d’adresse, ce sont sur les salariés à recruter qu’il faut mener un travail.
De nouveaux profils pour l’entreprise
La RSE propose que le recrutement soit plus social et humain. Une ouverture aux salariés en insertion, l’accueil de stagiaires, la mise en place d’un plan d’action diversité (handicap, senior, origine des salariés) sont des actions fortes, qui s’inscrivent dans une démarche RSE. Diversité, Egalité Professionnelle, Handicap, Lutte contre les Discriminations doivent être les maitre mots d’un recrutement RSE. Les entreprises sont tenues, par une loi de 1987, d’atteindre un quota de 6 % dans leurs effectifs. Or, seules 6 entreprises du CAC 40 atteignent ce chiffre.
Améliorer les conditions de travail
Les risques professionnels font peser sur les salariés la menace d’une altération de leur santé qui peut se traduire par une maladie ou un accident.
Prévention des risques professionnels
L’évaluation des risques consiste à appréhender les dangers pour la santé et la sécurité des travailleurs dans tous les aspects liés à l’activité de l’entreprise. Il s’agit d’un travail d’analyse des modalités d’exposition des salariés à :
- des dangers (repérage d’un équipement, d’une substance, d’une méthode de travail susceptible de causer un dommage pour la santé…) ;
- des facteurs de risques (conditions de travail, contraintes subies, marges de manœuvre dont disposent les salariés dans l’exercice de leur activité).
Le Ministère du Travail a édité de nombreux documents à ce sujet.
Impliquer les salariés dans la vie locale
Qui dit environnement de l’entreprise, dit environnement local. Selon la municipalité dans laquelle l’entreprise est implantée, il convient de s’impliquer à la vie locale. Plus loin que le sponsoring du club de football local, ce n’est pas un simple chèque qu’il faut réaliser. Des actions des salariés, des opérations de mécénat, des rencontres avec des écoles… L’intégration de l’entreprise à son environnement proche peut prendre de nombreuses formes. S’investir dans la communauté locale n’est pourtant pas la grande priorité d’une majorité de PDG sondés.
Les principales préoccupations d’une entreprise :
Graphique issu de « L’éthique des affaires et la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) en Pologne: de la théorie à la pratique » par Wojciech Gasparski
Crédit photo : iNyar et Xindao (XD Collection 2010)
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