Social RH : les conséquences de la surcharge d’info au travail
9 mai 2011
Cet article a été mis à jour le 29 juin 2012 à 12:44
Outre l’accroissement du volume des échanges commerciaux de biens, la mondialisation et la généralisation des NTIC rend le monde de la communication en entreprise saturé d’informations. Depuis les années 1980, la production d’information s’est développée de manière exponentielle. Cette croissance de l’information n’est pas prête de s’arrêter, et celle-ci est aujourd’hui instantanée. Trop d’info, tue l’info ? Cet afflux d’information, excessif en regard de nos possibilités d’adaptation, n’est pas sans conséquences. Et si le stress technologique vous guettait ?
L’essor des NTIC et la production d’information
« L’humanité a produit au cours des 30 dernières années plus d’informations qu’en 2000 ans d’histoire et ce volume d’informations double tous les 4 ans » explique P. Aron et C. Petit dans l’excellent livre « Mieux s’informer pour mieux communiquer ; décrypter, sélectionner, transmettre » de Caroline Sauvajol-Rialland. Ainsi, détenir l’information, l’utiliser au bon moment et à bon escient à travers une communication claire et efficace constituent l’un des enjeux majeurs de la vie professionnelle. Le volume d’informations échangé dans le monde atteindra 35 trillions de Gigabytes en 2020, soit 44 fois le volume généré en 2009 selon le cabinet d’études IDC. Ce flux d’information toujours plus important en va, en 2011, nourrir une demande pour des services de cloud computing, et également forcer les RH et DSI à revoir l’architecture de l’information en interne. Quelle information, pour qui, et à quel moment ?
Nous sommes de plus en plus connectés
La généralisation des smartphones est passée par le monde de l’entreprise, et il est aujourd’hui indispensable pour beaucoup de salariés d’être connectés en temps réel avec les autres membres de la structure ? Indispensable, vraiment ? Les smartphones apportent des services et répondent à une demande d’information qui existait déjà avant leur expansion, mais ils génèrent également un flux trop important de données parfois inutiles. On peut estimer que les managers passent de 5 à 20 heures par semaine à lire et écrire des e-mails. Dans certaines entreprises, ils utilisent déjà les réseaux sociaux plus que les moteurs de recherche, et passent 25% de leur temps à rechercher de l’information. Chercher, chercher… et recevoir des notifications en mode « push » pour des rappels de réunions, des meetings… Quelle information est utile, et quelle information est disponible ?
Les conséquences de l’infobésité sur notre santé
Dans les troubles et conséquences liées au stress au travail, il faudra bientôt compter sur le stress technologique. Cette notion, qui possède même sa page wikipédia, peut se définir comme « le stress induit chez une personne par une utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) excessive en regard de ses possibilités d’adaptation« . En clair, nous sommes rentrés dans un « monde de communication » qui n’est plus à notre échelle, et dépasse nos facultés de traitement. Plus le temps de traiter ses e-mail, de répondre, et surtout, manque d’organisation. Les salariés ont tendance à oublier de différencier ce qui est urgent de ce qui est important.
La matrice Eisenhower est un outil de classification méthodique des priorités et d’appréciation des urgences qui devrait être plus souvent appliqué face au flot incessant d’information… Permettant la gestion et la régulation des activités ainsi que la préparation de la délégation, cette matrice de priorité (importance / urgence) devrait déjà aider à agir, et à ne plus être submergé… Mais d’autres pensent à des solutions plus radicales.
Agir face au trop plein d’information
Thierry Breton, le PDG d’Atos Origin, entend supprimer les emails en interne dans son entreprise d’ici à trois ans. Il estime que l’email n’est plus un outil approprié et que de son mauvais usage résulte une perte de temps considérable pour les employés. L’objectif d’Atos Origin est d’adopter des solutions novatrices dans le domaine des réseaux sociaux (Social Business Solutions) sur le lieu de travail afin de mettre en place un véritable ‘social business’. Basées sur des technologies collaboratives, ces solutions offrent des moyens de gérer et partager l’information plus personnalisés, plus immédiats, plus efficients en termes de coûts, adaptés aux méthodes de travail du XXIe Siècle et permettant de mettre en place une « Organisation Intelligente ».
La « Smart Organization« , nouvelle tendance pour rendre l’information vraiment utilisable ? L’entreprise de demain sera connectée, et verra une fusion entre les personnes et les données, comme l’explique Vincent Barberot sur son blog « Il faut aller plus loin que le « customer centric » et avoir une démarche « personal centric » où l’autonomie du salarié, grâce aux TIC et à leurs maîtrises, favorise le développement de l’entreprise. L’entreprise 3.0, c’est l’entreprise de la connaissance grâce à l’opendata« .
Il existe plusieurs façons d’agir déjà sans passer par la suppression totale des e-mail
- Transformer les e-mail en fils de discussion
- Créer des chartes pour classifier les contenus (taxonomies) et hiérarchiser l’info
- Généraliser les formations sur l’utilisation des nouveaux médias sociaux
- Généraliser la veille optimisée, via une personne dédiée à ce poste
Les entreprises de taille moyenne vont en 2011 adopter massivement les smartphones et réseaux d’entreprises, tandis que les tablettes tactiles et autres gadgets permettant l’échange d’information vont se multiplier à tous les niveaux. Nous allons continuer dans ce monde de communication, mais les entrepreneurs de demain doivent déjà réfléchir aux conséquences de cette sur-information. Après la slow food, les slow media ?
Illustration : Papa Blogueur,
Voilà un article intéressant qui présente concrètement les nouvelles idées en terme de NTIC dans l’entreprise. Il y a effectivement un vrai travail à réaliser, non pas tellement pour améliorer l’existant, mais surtout pour préparer le futur.
Arthur LUCAS
ILEO 360
Merci pour la référence.