Le syndrome de l’échec programmé ou comment démotiver ses salariés
8 décembre 2017
Parfois, « de bons managers amènent d’excellents employés à échouer ». Un problème « d’étiquetage ». C’est ce qu’ont théorisé les spécialistes du leadership, Jean-François Manzoni et Jean-Louis Barsoux, dans leur ouvrage Relations difficiles au travail. Comment éviter ce piège ? Point sur le syndrome de l’échec programmé et les solutions pour y échapper.
Syndrome de l’échec programmé : comment le contracter ?
Le syndrome de l’échec programmé, c’est l’effet Pygmalion inversé : un cercle vicieux qui se met en place dès lors qu’un manager commence à douter de la performance d’un de ses collaborateurs. Car celui-ci va inévitablement changer de comportement envers son salarié : il deviendra plus directif, voire intransigeant, effectuera un suivi de plus en plus serré et aura des échanges de plus en plus tendus avec lui. Se sentant déprécié, dévalorisé, l’employé mis en cause perdra à son tour de sa considération pour son supérieur. Il lui collera, lui aussi, une étiquette négative. Pire, il sera confronté à une baisse de motivation et même de confiance en soi, qui se traduiront en une baisse de performance. Au final, le manager sera conforté dans son opinion, pourtant fausse, de départ, celle que son collaborateur est inefficace.
À partir de là, les relations s’enveniment. À tel point que, « dans la plupart des cas » selon Jean-François Manzoni, volontairement ou non, le collaborateur finit par quitter l’entreprise.
Qui est touché ?
Loin d’être une maladie orpheline, le syndrome de l’échec programmé est très répandu dans le monde de l’entreprise. Il s’applique aussi bien à des individus isolés qu’à des services entiers. Et pour cause : il n’est pas l’unique apanage des mauvais dirigeants ! « Ce comportement n’est pas déraisonnable de la part des patrons », note Jean-François Manzoni, « qui souvent espèrent limiter la casse ». Mais alors, comment l’éviter ?
Comment s’en soigner ?
L’idéal serait de ne pas entamer ce processus auto-réalisant, en s’affranchissant des a priori et des mauvaises habitudes. Plus simple à dire qu’à faire : selon la théorie du Leader-Member Exchange, 90 % des managers mettent moins d’une semaine à catégoriser leurs collaborateurs. Et, bien souvent, la qualité du travail et les compétences individuelles ne sont pas prises en compte. Or, les préjugés ont la vie dure !
Lorsqu’il est trop tard et que le syndrome de l’échec programmé est déjà en marche, la meilleure solution est d’entamer un dialogue, qui permettra au manager comme à son employé de prendre en compte les attentes et les sentiments de l’autre. Jean-François Manzoni et Jean-Louis Barsoux préconisent, dans les cas les plus difficiles, de se rencontrer en dehors des bureaux et de faire appel, pourquoi pas, à un facilitateur externe.
Et vous ?
Dans votre entreprise, avez-vous déjà été confronté au syndrome de l’échec programmé ? Quelles solutions avez-vous mis en place pour rompre ce cercle vicieux ? Témoignez sur Rse-pro, en vous rendant sur l’onglet « Publiez ».
Merci pour ce partage que j’ai beaucoup apprécié. C’est un comportement très fréquent qui se forme chez le manager ou l’employé, nourri et impacté par l’environnement professionnel de nature toxique ( délation, copinage, manque de pratiquer le model de l’entreprise apprenante, pas d’esprit d’équipe, pas d’objectif en commun, … )