16 expressions pro qui nous exaspèrent !
16 novembre 2017
Cet article a été mis à jour le 22 novembre 2017 à 08:46
Le monde professionnel regorge de tics de langage et autres abus qui ont le don, à force de rabâchages, de nous hérisser le poil. Inventaire de ces expressions pro qui, pour le meilleur mais surtout pour le pire, font partie de notre quotidien en entreprise.
1 – Revenir vers quelqu’un. Expression souvent employée en ouverture (« Je reviens vers vous au sujet de… ») ou en fin de mail (« Je reviens vers vous dans le courant de la semaine »). Pourquoi on en a marre ? Il s’agit non seulement d’un anglicisme, tiré de « I’ll get back to you » (voir n°2), mais aussi et surtout d’une expression toute faite et redondante. Préférez-y : « répondre », « rappeler » ou « reprendre contact ».
2 – Avoir un « call », donner son « go », respecter une « deadline », être « full » ou « overbooké », faire un « brief », « brainstormer »… Tout anglicisme, utilisé pour se donner du style ou pour s’épargner une syllabe supplémentaire dans la langue de Molière, est horripilant ! Optez pour leur version originale, qui en jette tout autant : « date-butoir » pour « deadline », être « débordé » au lieu « d’overbooké » ou encore « se remuer les méninges » plutôt que « brainstormer »…
3 – Faire un retour. Dans : « Peux-tu me faire un retour sur ce dossier ? » Pourquoi on en a marre ? Cette variante de l’expression « faire un feedback » (pas plus appréciable, d’ailleurs) ne veut strictement rien dire ! Qu’utiliser à la place ? « Faire une récapitulation / un résumé ».
4 – Au jour d’aujourd’hui. Pourquoi on en a marre ? Voilà un pléonasme particulièrement fertile qui fait, pourtant, grincer des dents ! Saviez-vous que le terme « aujourd’hui » est déjà, en lui-même, un pléonasme ? Le petit mot d’ancien Français « hui » qui le termine signifie en effet : « de ce jour ». Dire « au jour d’aujourd’hui » revient donc à dire : « au jour du jour de ce jour ». Inutile d’en rajouter une couche ! Par quoi le remplacer ? « De nos jours », « à notre époque », « actuellement »…
5 – Être dans le jus / dans le bouillon / charrette / sous l’eau… Signifie être débordé, submergé, accablé par une surcharge de travail. Pourquoi on en a marre ? Ces excuses sont trop souvent utilisées, d’un ton las, pour justifier un manque d’attention, voire un comportement exécrable : « Désolé, je n’ai pas le temps de te répondre, je suis sous l’eau ». Une expression d’ordinaire suivie d’un vague (et insupportable) : « je reviens vers toi ». Que dire à la place ? « Je dois clôturer un important dossier aujourd’hui. Je reprends contact avec toi demain ».
6 – Ça ne te prendras que quelques minutes. Dans : « Odeline, est-ce que tu veux bien m’aider avec ce dossier ? Ça ne te prendras que deux minutes ». Ce qu’il faut comprendre : « Tu en as, au moins, pour la journée ! ». Pourquoi on en a marre ? Si elle se veut rassurante, cette expression est on ne peut plus hypocrite. Pour qu’il ne puisse rien vous reprocher, soyez franc avec votre collaborateur et ne le laissez pas croire que deux clics de souris régleront l’affaire.
7 – J’dis ça, j’dis rien. Pourquoi on en a marre ? Cette formule absurde est généralement employée pour énoncer des remarques négatives, sans trop se mouiller. Par exemple : « Les résultats de Jean-Michel sont assez médiocres ces dernières semaines… En même temps, il ne se tue pas à la tâche ! Enfin, je dis ça, je dis rien ». Que dire à la place ? Rien. Cette phrase est à bannir de votre vocabulaire professionnel si vous espérez encore entretenir des relations cordiales avec vos collègues.
8- Comme un lundi ! C’est la blague potache et excessivement agaçante de chaque début de semaine. À vous passer l’envie de demander : « comment vas-tu ? » ! Pourquoi on en a marre ? Le problème, c’est que cette réponse, aussi automatique et déplaisante soit-elle, implique que les lundis sont des journées moroses, qu’on passerait volontiers chez soi plutôt qu’au travail. Halte au pessimisme ! Répondez simplement : « Je vais bien, merci. Et toi ? »
9 – Qui va bien. C’est l’expression fétiche du milieu de la com’ ! Pourquoi on en a marre ? Utilisée dans : « Je te laisse choisir une couleur qui va bien pour ce logo », ou encore « Mets-moi le graphique qui va bien dans cette présentation », elle est répétée plusieurs fois par jour, à l’excès, et en toute circonstance ! Par quoi la remplacer ? « Adéquat », « approprié », « qui convient ».
10 – Être force de proposition. On ne compte plus les offres d’emploi qui demandent aux candidats d’être « force de proposition » ! Pourquoi on en a marre ? L’usage intempestif de cette expression ne se limite malheureusement pas aux petites annonces. Elle s’invite aussi en entreprise où des managers peu scrupuleux l’emploient régulièrement pour stimuler leurs employés : « Patrick, je compte sur toi pour être force de proposition sur ce sujet » ! Utilisez plutôt : « faire preuve d’initiative, être créatif et motivé ».
11 – Du coup / Et tout / Voilà / En mode… En début, milieu et fin de phrase, ces véritables tics de langage polluent les conversations en entreprise : « Tu travailles toujours sur ce dossier, du coup ? » ou « Je trie les courriers et je réponds aux appels. Voilà, voilà ». Pourquoi on en a marre ? Parce qu’après maintes répétitions, compter les « du coup », « voilà », « et tout », « en mode », « limite » et autre habitudes verbales déplaisantes devient obsessionnel. À faire taire d’urgence !
12 – Merci de. Une tournure très commode que les utilisateurs de smartphones ont eu vite fait d’adopter : « Merci de préciser le nombre d’articles que vous souhaitez commander », « Merci de me répondre dans les plus brefs délais », « Merci de bien vouloir remplir ce formulaire »… Pourquoi on en a marre ? Très à la mode, elle fait (sans doute) gagner du temps mais elle n’en demeure pas moins autoritaire. Préférez une formulation comme : « Pourriez-vous […] »
13 – Sans vouloir te mettre la pression. L’expression, utilisée dans : « Sans vouloir te mettre la pression, cette réunion est déterminante pour l’entreprise », est l’incarnation orale de la psychologie inversée ! Car, à peine prononcée, elle suscite le stress et les sueurs froides. Que dire à la place ? Si vous cherchez honnêtement à apaiser votre collaborateur, gardez-vous de prononcer ces mots.
14 – Petit(e). Au travail, l’adjectif « petit » est appliqué à tout et n’importe quoi : la petite réunion, le petit brief, un petit mail, une petite coquille… Bienveillant, ce « petit » mot sert à minimiser la pression subie quotidiennement en entreprise. Mais, trop souvent réitéré, il en devient exaspérant ! Par quoi le remplacer ? Rien, car rien ne sert de dédramatiser.
15 – En termes de. Pourquoi on en a marre ? Si la tournure en elle-même est loin d’être agaçante, son utilisation souvent erronée, elle, l’est ! L’expression signifie en effet « dans le langage de » et non pas « en ce qui concerne ». Pour éviter cette erreur courante, remplacez ces mots par : « en matière de » ou « quant à ».
16 – Copil / Codir / Comex… Qu’est-ce-que c’est ? Un jargon d’entreprise désignant les différentes instances de direction : Comité de pilotage, Comité de direction, Comité exécutif, etc. Pourquoi on en a marre ? On dirait que ces acronymes sont destinés à nous embrouiller l’esprit ! Faites preuve de pédagogie et interdisez-vous d’employer ces noms de code alambiqués.
Et vous ?
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