Comptabilité écologique : les limites des normes comptables Internationales IFRS
28 septembre 2010
Cet article a été mis à jour le 29 juin 2012 à 12:47
Comment intégrer les problématiques du réchauffement climatique, de l’épuisement des ressources naturelles, et plus généralement toutes les externalités d’une entreprise sur l’environnement, dans un bilan… comptable ! C’est ce que l’on peut appeler la comptabilité verte ou comptabilité environnementale. Cette comptabilité connait actuellement un grand essor, notamment depuis la création, le 2 aout dernier, de l’International Integrated Reporting Committee (IIRC), qui réunit un échantillon de représentants du monde des entreprises, de la comptabilité, des valeurs mobilières, des autorités de réglementation, des organisations non gouvernementales et de la normalisation.
L’IIRC se propose de créer un référentiel mondialement accepté pour la communication d’informations autour du développement durable. Fin 2010, au G20, une réforme des normes comptables internationales, qui intégreraient les thèmes de l’environnement, du social et de la « gouvernance » devrait être présentée par l’IIRC. Cet intérêt pour une comptabilité plus verte n’est pas nouveau. Depuis la fin des années 1960 se développe un champ de recherche en gestion portant sur les normes et les outils devant aider les organisations à évaluer leurs conséquences écologiques. Intérêt déjà existant, mais qui se structure, sous la pression notamment de plusieurs acteurs. Les consommateurs ne se sentent pas suffisamment informés, les investisseurs réclament plus d’informations extra financières… et les dirigeants veulent faire apparaitre sur leur bilan comptable leurs engagements écologiques. Une solution pour ne plus être accusé de greenwashing. Ce regain d’intérêt pour la comptabilité verte pointe aussi du doigt les limites des normes comptables internationales IFRS (International Financial Reporting Standards) à l’œuvre actuellement. La crise a secoué le domaine, et le changement semble en marche.
Des travaux portant sur le lien entre rentabilité financière (ou performance boursière) et performances écologiques se sont ainsi développés. D’autres recherches ont puisé dans les travaux sur la responsabilité sociale des entreprises pour donner à voir la manière dont les entreprises développent et utilisent les outils de la comptabilité verte. Il existe une forte demande de respect de l’intérêt général adressée aux grandes entreprises. On peut en prendre pour preuve la récente adoption de la norme ISO 26 000, fixant les grands domaines de la responsabilité sociale des entreprises (RSE).
Si le bilan financier reflète de moins en moins la vraie valeur de l’entreprise et néglige des actifs immatériels, la réforme des normes comptables pourrait aboutir à de nouvelles règles pour corriger cette situation. Dans un article du Monde (Le Monde Economie du 21 Septembre 2010), on apprend que plusieurs entreprises, dont Nestlé, EDF, Tata, Aviva, HSBC, ainsi que quatre grands cabinets d’audit internationaux (Deloitte, Ernst & Young, KPMG et PwC) sont à l’origine de l’International Integrated Reporting Committee. Cet IIRC, qui devrait donner naissance à un « rapport unique », (déjà prôné aux Etats-Unis), va enfin permettre de rendre compte de l’ensemble des activités de l’entreprise, sur les plans financiers et extra-financiers, en un seul document. La fin des rapports financiers et des rapports de développement durable séparés ? A suivre…
Crédit photo : net_efekt