Le crowdfunding : Un mode de financement en plein essor !
13 mai 2016

Principe du crowfunding
Le crowdfunding ou financement participatif est un système de levée de fonds, basé sur la participation d’un grand nombre de contributeurs, sans nécessairement viser un quelconque profit. Autre caractéristique fondamentale, le crowdfunding est désintermédié, au sens où les flux financiers sont échangés sans l’intervention des acteurs traditionnels du financement, tels que les banques et établissements de crédit.
S’il existe depuis déjà plusieurs siècles, notamment au profit des œuvres de charité, le crowdfunding s’est tout particulièrement développé à partir de la fin des années 90, avec la démocratisation d’internet et l’émergence des réseaux sociaux. Il s’inspire en partie du phénomène des Business Angels, des investisseurs particuliers, plus ou moins fortunés, qui soutiennent le développement d’entreprises prometteuses par le versement de sommes d’argent et la mise à disposition de compétences et de ressources.
On a vu ainsi apparaître un certain nombre de plateformes de financement participatif tels que Ulule, Kickstarter ou encore My Major Company. Ces plateformes se présentent comme des vitrines numériques, permettant d’exposer les tenants et aboutissants de chaque projets, la somme à atteindre pour les financer et les contreparties offertes au public contre leur participation (le cas échéant).
Dans la majorité des cas, ces sites internet se rémunèrent par le prélèvement d’une commission sur l’ensemble des dons récoltés, dans l’hypothèse ou la levée de fonds s’avèrerait effectivement remporter le succès escompté.
Ce mode de financement connaît un succès fulgurant et élargit de plus en plus les secteurs d’activités concernés. Selon l’institut d’études économique privé Xerfi, le crowdfunding représenterait un marché de 1.6 milliard de dollars aux États-Unis et près de 945 millions d’euros en Europe.
En France, le crowdfunding est encadré juridiquement par l’ordonnance 2014 559 du 30 janvier 2014, et intègre le Code monétaire et financier aux articles L. 548-2 et L547-1.
;
Les différentes formes de crowdfunding
Il existe différentes catégories de crowdfunding avec chacune leurs règles de fonctionnement et de contrepartie :
- Le don : Il s’agit d’une forme de financement participatif où des particuliers et/ou des entreprises vont verser des sommes d’argent sans attendre aucune contrepartie en retour. Il s’applique particulièrement aux ouvres associatives et caritatives. Les contributeurs sont amenés à participer pour soutenir une cause à laquelle ils croient.
- La contrepartie : Dans ce cas de figure, les contributeurs sont remerciés par un retour, plus la participation est élevée, plus la contrepartie proposée sera conséquente. Il peut par exemple s’agir d’un objet (T-shirt, goodies …) d’une invitation (concert, visite de locaux) ou de la parution du nom du contributeur dans une publication ou sur un produit. Ce type de crowdfunding se rapproche de la vente ou du troc.
- Le prêt : Les contributeurs versent une somme d’argent à un particulier ou une entreprise, pour participer à la réalisation d’un projet (lancement d’un nouveau produit, rénovation des locaux par exemple), après réalisation, les sommes seront remboursées (avec ou sans intérêts selon les cas). Pour les prêts aux particuliers, les campagnes de crowdfunding sont souvent contrôlées par un établissement bancaire partenaire, afin de garantir la transparence des transactions.
- Le financement participatif en capital ou « Equity Crowdfunding » : Dans cette hypothèse, les contributeurs sont récompensés par le versement de dividendes et la plus-value potentielle réalisée, au prorata de leur investissement. En d’autres termes, ils deviennent « actionnaires » de l’entreprise, même si-celle-ci n’est pas cotée en bourse. Ce type de crowdfunding est particulièrement prisé pour la création de jeunes PME, car il a l’avantage de permettre une levée de fond rapide. De plus, il permet d’enrichir facilement son réseau professionnel et ouvre droit en France à des déductions fiscales.
Il existe un cinquième type de crowdfunding, qui n’est pas unanimement reconnu, il s’agit de la production communautaire. Dans ce modèle, les contributeurs sont eu-mêmes coproducteurs du projet et perçoivent une rétribution sous forme de redevance sur les futures recettes. Mais il peut également se traduire par une contrepartie non financière;
;
Les secteurs particulièrement concernés par le crowdfunding
Solidarité, économie locale, cause écologique : De par sa dimension communautaire, le crowdfunding est un excellent levier pour le financement d’œuvres purement caritatives, indépendamment de toute recherche de profit. Certaines plateformes sont d’ailleurs focalisées uniquement sur ce type de campagne, comme par exemple HelloAsso en France ou encore JustGiving au Royaume-Uni. Cela peut notamment concerner les actions contre la faim, pour le logement, la vaccination et les soins médicaux ou pour faciliter l’accès à l’emploi et à la formation. Il trouve également un essor croissant auprès des associations favorables à la préservations des espaces naturels et à la promotion du recyclage.
Cinéma, musique, édition, jeux vidéo : Le monde de l’édition papier et audiovisuelle est souvent considéré comme peu accessible et souvent restrictif quant à la liberté de création des auteurs. C’est pourquoi de plus en plus de jeunes créateurs préfèrent se tourner vers le crowdfunding pour la création de leurs premières œuvres. On rencontre souvent ce mode de financement pour la création de chaînes Youtube®, de court-métrages, de magazines ou d’albums musicaux. A titre d’exemple, la plateforme MyMajorCompany® s’inscrit totalement dans ce cadre. Le jeux vidéo prend également une place croissante dans le monde du crowdfunding, notamment avec l’essor des jeux sur tablettes et Smartphones, souvent moins onéreux à produire. Les plateformes Digital Coproductions® et Gamesplanet Lab® vont en ce sens.
Création d’entreprise, immobilier, recherche et développement : Face aux difficultés liées à la crise économique, les jeunes entrepreneurs manifestent un intérêt croissant pour le crowdfunding, au détriment des établissements de crédit traditionnels. En effet, une levée de fond faisant appel à la générosité des internautes s’avère bien souvent moins risquée et onéreuse que la conclusion d’un prêt auprès d’une banque. De nombreuses Start Up et micro-entreprises ont ainsi pu voir le jour. La plateforme française Z’Entreprendre® est un bon exemple pour illustrer ce type de crowdfunding. Mais cela peut également concerner des entreprises préexistantes, à la recherche de financements pour le lancement commercial d’un nouveau produit, un accroissement de la masse salariale ou un changement de locaux par exemple. Enfin, l’immobilier est également concerné par le phénomène, avec l’essor progressif du Crowdbuilding soit la construction participative.
;
En conclusion
Comme on a pu le constater, le crowdfunding s’avère être un mode de financement aux nombreux avantages. Il offre une certaine souplesse aux porteurs de projets, qui n’est pas toujours accessible auprès des banques et établissements de crédits. En effet, il ne se limite pas à la simple recherche de profit et favorise l’entraide. Cependant, il ne s’agit pas pour autant d’un financement « gratuit » les plateformes prélevant une commission plus ou moins élevée sur les fonds récoltés pour se financer. Il est à noter que la législation en matière de crowdfunding n’en est encore qu’à ses débuts, ce qui peut provoquer une certaine insécurité juridique. Par exemple, certains statuts et seuils de participation peuvent être exigés selon les activités développées, et varient d’un législation nationale à une autre. Enfin, certains projets peuvent être « paralysés » ou inachevés, du fait d’un désengagement ou d’une perte d’intérêts des investisseurs.