Les solutions pour organiser un festival plus responsable
25 mai 2011
Cet article a été mis à jour le 29 juin 2012 à 12:43
Le monde du spectacle prend en compte les critères environnementaux dans l’organisation d’évenemtiels depuis plusieurs années, mais 2011 semble marquer l’arrivée d’initiatives plus larges, avec l’éclosion de boites à outils pertinentes.
La prise en compte de la RSE, et l’arrivée de la Charte Eco-événement
Un festival, ça pollue ! Non, on ne parle pas ici de pollution sonore et d’éventuelles plaintes du voisinage, mais de conséquences sur l’environnement. Herbe totalement piétinée qui ne repousse pas, tonnes de canettes abandonnées sur le champs de bataille par les festivaliers, mais aussi transport des fêtards… le bilan carbone d’un festival n’est pas très bon. Ce constat, la profession le fait depuis plusieurs années, et des initiatives sont lancées par plusieurs acteurs. 2011 semble voir l’aboutissement de toutes ces démarches, qui se concrétisent via deux projets très intéressants. La volonté de tous les professionnels est de répondre aux 3 piliers du développement durable et de la RSE de la meilleure façon.
- Environnemental : via des économies d’énergie, des économie des ressources en eau, le tri des déchets sur site, une gestion responsable des transports (incitation au covoiturage), mais aussi la réduction de l’utilisation de produits dangereux ou a usage unique
- Social : Grâce à une politique de Ressources Humaines avancée, une prévention des risques, l’accent mis sur la formation des salariés
- Économique : En passant par des politiques d’achats responsables, un comportement éthique, la pérennisation de l’activité sur le long terme grâce à des partenaires, et une intégration dans le tissu économique et social local
L’équilibre doit être trouvé entre la mission de chaque Festival / événement, et l’implication que les acteurs peuvent mettre dans la recherche d’un meilleur respect de l’environnement. « Le plus contraignant est la gestion des déchets et un lieu propre incite à la propreté. Nous aimerions multiplier les points de récupération mais cela nécessite d’augmenter les interventions des agents de propreté » explique Marie-Agnès Steunou, responsable des partenariats et de la communication du Festival Rio Loco à Toulouse, qui a, en 2008 notamment, produit 6 fois moins de déchets que les années précédentes grâce à sa politique de tri des déchets et de consigne des verres.
Les initiatives en faveur du DD existent depuis plusieurs années. En 2006 déjà, une Charte de développement durable de la filière événement était proposée. Elle proposait à l’époque 5 engagements. Les professionnels signataires devaient s’engager dans une démarche de développement durable via une mobilisation sur le long terme et une analyse des process et propositions d’actions concrètes. Il était également question d’allouer chaque année des ressources humaines et financières pour améliorer la connaissance, la maîtrise et l’information autour du développement durable.
Prestadd : simplifier la démarche du prestataire
Le Synpase (Syndicat des prestataires techniques du spectacle et de l’évènement) et sa Commission Développement Durable ont élaboré un outil permettant aux professionnels du spectacle de mettre en valeur leurs actions responsables et les guidant dans leurs démarches en faveur du développement durable. Cet outil, qui prend le nom de PrestaDD, vise à accompagner les pro du domaine, pour répondre tant la législation des marchés publics qu’aux donneurs d’ordre du spectacle et de l’environnement.
« Prestadd repose sur un questionnaire en ligne (www.prestadd.fr), qui offre une importante base de données à l’entreprise (veille juridique, liens vers les sites d’aide, informations sur les filières de recyclage, documents de sensibilisation, etc.) et permettant de faire remonter les initiatives innovantes des entreprises. L’objectif est de simplifier la démarche du prestataire et de centraliser toutes les informations dans les trois domaines abordés par le questionnaire« . L’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a mis à disposition des professionnels un autre outil, nommé Adere (Auto-diagnostic environnemental pour les responsables d’événements). Enfin, il existe le site Eco-Evenement qui recense une boite à outils très pertinente, avec des solutions applicables pour tous les organisateurs, du petit festival de province au grand rendez-vous international. Toutes ces initiatives additionnées montrent une réelle volonté de structurer le secteur.
Les règles fondamentales d’un festival éco-responsable
1. Communiquez de manière pertinente et écologique
Révolue l’époque ou il fallait communiquer pour communiquer. Il est désormais bien plus intelligent de limiter le nombre et la taille des supports de communication. Préférez la qualité à la quantité, et respectez des principes d’imprimerie pour limiter le nombre de couleurs, et choisir un papier / grammage écologique (FSC ?). Il est maintenant assez aisé d’intégrer des critères environnementaux dans l’évaluation des offres d’impression. Idem pour les objets publicitaires. Lors de festivals plus qu’ailleurs, les cadeaux publicitaires doivent être utiles. C’est le choix, et la possibilité laissée aux festivaliers qui fera leur succès. Il est en effet recommandé aux organisateurs de festivals de communiquer via des cadeaux utiles, réutilisables et qui ne nécessitent pas de piles. Des cadeaux chics et éthiques sont possibles (consultez le site Objets Publicitaires Écologiques pour vous en convaincre !).
2. Pensez à des solutions de transport alternatives
Il ne suffit pas de parler de covoiturage, il faut inciter au transport collectif dans vos supports de communication. Réduction sur le prix du billet en cas de présentation du titre de transport, parking gratuit si il y a plus de 3 personnes à bord, ou encore cadeau pour les personnes qui viennent à vélo… Il y a beaucoup à faire dans ce domaine, et la créativité est sans fin. Il est également important de mettre en place des navettes, et des véhicules propres pour les employés / organisateurs.
3. Réduisez la consommation, gérez les déchets
Les consommables doivent être valorisables. Il faut réduire la quantité de produits jetables, et utiliser des appareils économes en énergie. Ainsi, le choix d’un site doit aussi se faire en fonction de ses infrastructures, et de sa consommation globale. Sans parler de bâtiment BBC, il est utile de se questionner sur la consommation générée par une salle, un hangar, etc… Pour les festivals situés sur des sites extérieurs, les politiques d’économie d’eau et de toilettes sèches paraissent incontournables. Vous pouvez aussi communiquer de manière ludique avec la Shit Box (il est dans nos favoris depuis un petit moment).
4. Agir et sensibiliser
Il est bon d’agir, mais aussi de relayer et diffuser la bonne parole. Formez des personnes qui interviendront auprès des festivaliers. Mettez en place des points d’information, et communiquez sur ce qui est fait.
Illustration : _ankor