Transition énergétique : Hydroma et Aliou Diallo mettent l’Afrique sur les rails
27 avril 2021
Si l’Europe se fait le chef de file de la transition écologique, l’Afrique a une vraie carte à jouer avec l’hydrogène naturel. Cette ressource totalement vertueuse est exploitée depuis plus de sept ans par la compagnie Hydroma. Son PDG et fondateur Aliou Boubacar Diallo est aujourd’hui reconnu comme le pionnier mondial de cette filière.
Ces derniers mois, l’Europe accélère avec sa transition énergétique en investissant massivement dans l’hydrogène vert. La France a débloqué 7 milliards d’euros pour en démocratiser l’usage, et l’Allemagne 9 milliards d’euros pour en devenir le numéro Un mondial. Cet intérêt des gouvernements a aiguisé l’appétit des industriels et des décideurs privés. Plusieurs projets sont ainsi en cours, notamment dans la mobilité légère et lourde. Cette frénésie pour l’hydrogène décarbonée touche également l’Asie et l’Amérique du nord, où les Etats ont présenté des stratégies ambitieuses. L’Afrique, elle, semble en marge de cette révolution énergétique. Mais, ce n’est qu’en apparence.
Bourakébougou, au cœur d’un projet révolutionnaire
En effet, le continent africain a pris une bonne avance dans l’exploitation de l’hydrogène naturel, une ressource totalement propre, contrairement à l’hydrogène vert manufacturé. Au Mali, la compagnie Hydroma, fondée par le milliardaire malien Aliou Boubacar Diallo, transforme ce gaz en électricité verte depuis 2012. Ce, grâce à une unité pilote non commerciale installée près du village de Bourakébougou. Cette énergie alimente plusieurs lieux de haute importance tels que la maison du chef de village, la mosquée et la place publique. « Cela a augmenté le taux de réussite scolaire, notamment. On pourrait étendre l’exemple de Bourakébougou aux autres villages du cercle de Kati, du Mali et même d’Afrique », se projette Aliou Diallo.
Une vingtaine de forages réalisés à ce jour
Une projection très réaliste au regard du potentiel énergétique du Mali. Hydroma n’a exploité qu’un seul de la vingtaine de puits identifiés à ce jour dans le cercle de Kati. La compagnie a réalisé divers forages (shallows, deep et ultra deep) allant jusqu’à plus de 2000 mètres de profondeur. D’après un rapport de qualification d’Hydroma, les réserves d’hydrogène natif de Bourakébougou s’élèvent à plus de 700 milliards de mètres cubes. En considérant la superficie du Mali, Aliou Diallo est persuadé que son pays peut produire beaucoup d’hydrogène naturel, mais aussi d’hydrogène vert.
Un futur pipeline pour approvisionner l’Europe
« Avec le taux d’ensoleillement et les vents intermittents le soir au Mali, on a évidemment de grandes potentialités de produire de l’électricité verte grâce aux électrolyseurs », a récemment indiqué le promoteur malien. Selon lui, si le Mali parvient à sécuriser son territoire et à mettre en place une politique vraiment incitative, il pourrait devenir la clé de la révolution énergétique en Afrique et même au monde. « On peut être la première économie décarbonée du continent africain, le premier pays à faire rouler les trains à hydrogène, le premier pays avec des voitures à hydrogène et le premier à produire de l’électricité avec de l’hydrogène », se projette Aliou Diallo, qui prévoit approvisionner l’Europe via un futur pipeline de 4700 kilomètres.