5 catastrophes environnementales qui ont amené à l’arrivée de la RSE
16 août 2010
Cet article a été mis à jour le 16 avril 2024 à 08:31
La prise de conscience internationale de la dégradation de l’environnement actuelle est liée, pour partie, à des accidents, qui par le passé, ont marqué les esprits. Bhopal, Tchernobyl, Seveso, Amoco Cadiz, Erika, voici 5 accidents qui ont façonné l’opinion publique, et qui ont contribué, à leur façon, à l’émergence de la RSE.
La tête dans les nuages… radioactifs et mortels !
1984 : Bhopal. « Bhopal n’est pas seulement l’un des plus marquants et dramatiques accidents industriels jamais survenus, c’est aussi l’histoire d’un scandale » peut-on lire sur le blog de Kyos Conseil. En décembre 1984, le gaz libéré par une usine Indienne où étaient fabriqués deux pesticides s’est révélé être de l’isocyanate de méthyle, très proche du fameux gaz moutarde… Des milliers de mort et plus de 300 000 malades, le bilan est catastrophique.
20000 morts (seulement 3800 selon les anciens propriétaires de l’usine), et un scandale qui continue encore aujourd’hui, au sujet de l’indemnisation des familles touchées. A lire à ce sujet, un article sur les Yes Men. Tchernobyl (1986) est sans aucun doutes le nom le plus parlant et le plus fort. Tchernobyl est à ce jour le seul accident classé au niveau 7 sur l’échelle internationale des évènements nucléaires (INES), ce qui en fait le plus grave accident nucléaire répertorié… L’accident, ses conséquences, mais aussi la gestion de la crise ont fait de Tchernobyl est un exemple à ne pas reproduire. Le 30 avril, la présentatrice Brigitte Simonetta annonce dans un bulletin météorologique d’Antenne 2 que la France est protégée du « nuage » par l’anticyclone des Açores… Un nuage qui s’est arrêté à la frontière, vraiment ? La communication de l’époque réalisée par le Ministère de la Santé, a été a beaucoup de reprises qualifiée de doctrine, de mensonge… Je vous invite d’ailleurs à lire un excellent article de témoignages sur la perception de cette communication, en 1986.
10 ans avant la catastrophe de Tchernobyl, c’est la catastrophe de Seveso qui est intervenue… Donnant son nom à une loi, cet accident industriel est dû à la surchauffe d’un réacteur fabricant du 2,4,5- trichlorophénol qui a libéré un nuage toxique contenant plusieurs produits mal identifiés sur le moment. « 193 personnes, soit 0,6 % des habitants de la zone concernée, ont été atteintes de chloracné, essentiellement des enfants. Aucune n’est décédée, un petit nombre seulement a gardé des séquelles. Parallèlement, la moyenne des cancers et des malformations fœtales n’a pas augmenté de manière significative » peut-on lire sur la page Wikipédia dédiée à la catastrophe. De cet accident naitra la directive dite Seveso ou directive 96/82/CE, directive européenne qui impose aux États membres de l’Union européenne d’identifier les sites industriels présentant des risques d’accidents majeurs. Un premier pas vers une plus grande responsabilité des gouvernements dans les risques industriels. Ces 3 catastrophes ont permis de pointer du doigt les dérives et le peu de suivi technique (Tchernobyl essentiellement), le manque de responsabilité des entreprise dans la gestion de leurs impacts sociaux et sociétaux (Bhopal), ou encore la nécessaire responsabilité de l’état dans la gestion des risques (Seveso).
Les pieds dans l’eau… et le pétrole !
Il n’y a pas que les accidents industriels comme ceux dont nous avons parlé qui choquent l’opinion publique et poussent à agir. Les catastrophes écologiques qui ont touché nos cotes française, respectivement en mars 78 (Amoco Cadiz) et décembre 99 (Erika) ont donné lieu à des images de désolation. De Tchernobyl, nous avons tous en tête des images dérangeantes, choquantes, d’animaux mais aussi d’enfants difformes, mais elles sont pour beaucoup restées confidentielles.
Le spectacle offert par les « marées noires » se tenait quant à lui sous nos yeux, tout du moins sous les fenêtre de nombreux français de l’ouest du pays. Les mouettes mazoutées, les plages souillées… Voila une traduction très visuelle de la catastrophe. Les 220 000 tonnes de pétrole brut iranien transportées par l’Amoco Cadiz, auxquelles viendront s’ajouter 3 000 tonnes de fuel, furent déversées sur 400 km de côtes bretonne… La catastrophe a largement mis le doigt sur le problème des lacunes en matière de prévention des naufrages dans la zone du rail d’Ouessant. Mais quelles conséquences pour Shell, pétrolier pour qui le pétrole était destiné ? Il semble que Total a beaucoup plus souffert en terme d’image du naufrage de l’Erika, que Shell de celui de l’Amoco Cadiz.
Total a beaucoup plus souffert en terme d’image du naufrage de l’Erika, que Shell de celui de l’Amoco Cadiz.
Les marées noires sont nombreuses, et font à chaque fois ressortir la question de l’indemnisation et la responsabilité. Qui est coupable ? Qui doit payer ? Les Américains subissent actuellement la pire marée noire de leur histoire, 16 fois plus importante que celle de l’Exxon Valdez, marée noire qui avait jusqu’à lors était la plus couteuse… La loi Américaine impose une amende allant de 1.100 dollars par baril à 4.300 dollars en cas de négligence. Dans ce contexte, la facture pourrait atteindre de 4,5 à 17,6 milliards de dollars pour BP et ses partenaires. L’image de BP pourrait en prendre un sérieux coup.
Le nombre de détournements du logo de la firme a explosé sur Internet, mais c’est surtout parce que BP chercher à verdir son image depuis plusieurs années que les critiques affluent... Les vertues vertes affichées par BP depuis des mois ont tout intérêt à être fondées, car elles ne tiendraient pas longtemps… Mais il semble que BP élimine secrètement les cadavres d’animaux afin d’éviter de payer des amendes et des réparations pour le massacre d’espèces en voie de disparition et protégées, comme les tortues, les dauphins et les pélicans bruns (source OilPrice.com). Finalement, si ces actions nocturnes d’élimination de cadavres de tortues se confirment, peut-on vraimeent penser que cette marée noire responsabilise BP… Finalement, la RSE est en partie issue de ces catastrophes, mais ces dernières permettent-elles vraiement d’apprendre pour ne pas qu’elles se reproduisent… pas sûr ?
Crédit photo : Planete Vivante (Marie Sophie) et abandonia
Carte issue de Cartographier le Présent
[…] à la corruption, etc. Les scandales environnementaux (voir à ce sujet notre article sur les 5 catastrophes environnementales qui ont amené à l’arrivée de la RSE) ont contribué à renforcer les mouvements de la consommation éthique. Comment expliquer […]
ses dramatique de cacher la veriter
Je suis tellement d’accord le Greenwashing fait de plus en plus d’adepte dans les multinationales qui veulent se donner bonne conscience et tromper leur monde! Cet article a de quoi en inspirer certains!! Merci!! <3 environnement!
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