RSE et luxe : exemple dans l’hotellerie
19 août 2010
Cet article a été mis à jour le 29 juin 2012 à 12:47
Tous les domaines sont touchés par la nécessité de passer au développement durable. Si il est un domaine ou beaucoup d’initiatives fleurissent, c’est bien celui du tourisme. Qu’il s’agisse de nouvelles formes de tourisme, plus responsables, de la réduction de l’impact des transports… nombreux sont les chantiers ! Le luxe n’échappe pas à la règle. Les hôtels de luxe ont pris conscience de l’importance du développement durable, et commencent à agir.
Hôtellerie respectable, luxe raisonnable ou encore hôtel responsable, la formulation n’est pas encore claire, mais ces termes désignent tous une même réalité : le besoin pour les hotels, d’intégrer dans leur fonctionnement les principes de la RSE.
Le luxe respectable
La bataille des formulations est lancée. Responsable, respectable, durable, la terminologie n’est pas encore figée, comme nous vous le disions, mais certains hôtels commencent à afficher leur préférence. C’est le cas du Groupe Lucien Barrière, qui a protégé l’expression « Luxe Respectable ». L’Hôtel Fouquet’s Barrière est d’ailleurs devenu le premier palace Parisien 5 étoiles à s’être vu décerner la triple certification ISO 9001, ISO 14001 et SA 8000. Une première dans l’hôtellerie française et mondiale, qui démontre une nouvelle fois que le luxe est précurseur, même en matière de développement durable ! Surprenant ? « Nous avons, en tant qu’hôteliers de luxe, un devoir d’exemplarité envers les autres » expliquait Françoise Houdebine, vice-présidente commercial et marketing du groupe Concorde Hôtels & Resorts. Une exemplarité logique, car la course à l’innovation en matière de services a toujours été très forte dans le domaine du luxe, afin de satisfaire des clients toujours plus exigeants.
Avec plus de 117 milliards d’euros de CA, le marché du tourisme de luxe est en pleine expansion. Une expansion qui ne pourra se poursuivre qu’à la condition d’intégrer aux futurs développement la RSE et ces principes. Cela coute cher de faire du luxe respectable ?
Pas forcément ! 80% des solutions en la matière ne coûtent rien car il s’agit de gestes et d’attitudes à changer. Bien entendu, au delà de gestes écologiques de bon sens, il faut ajouter d’autres actions plus couteuses. Changement des ampoules pour des ampoules à économie d’énergie, utilisation de produits d’entretien écologiques… Ce sont ici des actions simples. Le luxe va parfois chercher plus loin. Exemple au Bristol, où un « déshydrateur thermique traite les déchets des cuisines, restaurant trois étoiles compris, pour obtenir de l’eau réutilisable pour laver le sol et de la matière sèche – qui devient un engrais – le tout diminuant en plus fortement le transport des déchets » peut-on lire sur le blog de l’industrie Hotelière et Touristique.
La RSE est-elle un luxe ?
Alors comment se rendre distinctif dans le milieu de l’hotellerie ? Avant de songer à mener une opération coup de poing, qui sera bonne par l’image, il semble bon de reprendre les questions clés de la RSE, une à une, et de développer, en réponse à chacun de ces points, une réponse adaptée. Ainsi, il faudra mener des actions sur les plans environnementaux, sociaux et sociétaux.
Le groupe Accor a ainsi détaillé ses actions. Il mène des engagements pour la protection de l’environnement (préserver les ressources naturelles et lutter contre le changement climatique, nouer des partenariats avec des association spécialisées. Accor mène également des engagements économiques et sociaux et tente d’intégrer des clauses sociales et environnementales avec les fournisseurs, d’acheter et sous traiter de façon responsable en favorisant les achats locaux sans oublier de veiller au partage équitable des bénéfices de l’activité. Dans les hôtels, des actions sont également menées pour aider les clients à manger plus équilibré notamment pour prévenir l’obésité. Enfin, Accor mène un engagement envers les communautés locales via des actions de protection de l’enfance (lutte contre le tourisme sexuel des enfants en Europe avec l’ECPAT) ou encore de soutien aux communuatés locales via des partenariats inscrits dans le long terme. Un exemple parmi d’autres, de ces actions qui sont relayées sur un site dédié au développement durable.
Les hotels de luxe possèdent une carte à jouer dans le domaine du DD, notamment pour satisfaire à la pression de plus en plus importante des clients. Si il y a encore quelques années voire quelques mois, les considérations écologiques n’étaient que très limitées, désormais les commerciaux et riches clients intègrent dans leurs choix les critères écologiques. En B to C, ce sont notamment pour des raisons de bien être personnel, d’éthique mais aussi de curiosité que le choix va se porter vers un hôtel « bio ». En B to B, ce sont les entreprises qui vont demander à leurs commerciaux d’utiliser des hôtels « green », afin de montrer l’exemple. En jouant la carte de l’éthique et du durable, les hôtels de luxe vont attirer une clientèle nouvelle… dans la durée ?
Bonjour, je suis Madame Pathé. Avec mon mari, nous avons pour projet l’ouverture d’un hotel luxueux dans l’est de la France. Nous avons déjà repéré la zone qui nous convient, et nous allons entamer les démarches pour construire une piscine naturelle. Je cherche à avoir des contacts dans le luxe, et notamment trouver de la literie écologique (à base de latex ou de coton naturel). J’aimerai aussi avoir des marques de cosmétiques bio de luxe, qui souhaiteraient monter un partenariat. Je ne sais pas si vous pouvez diffuser mon message. Ensuite, nous ferons des démarches pour avoir des reconnaissances et des labels, mais l’hotel ne devrait pas ouvrir avant 2012, car pour le moment mon mari travaille toujours. Merci pour votre article, très intéressant.
Ghislaine Pathé
Molsheim; 67120