Égalité hommes-femmes en entreprise : où en est-on en 2017 ?
25 octobre 2017

En France, l’égalité professionnelle progresse… À petit pas ! Les femmes représentent 48 % de la population active française, gagnent environ 19 % de moins que les hommes, sont seulement 17 % à accéder à des postes de direction et moins de 10 % au poste de PDG.
Si des efforts croissants ont été réalisés ces dernières années (la France est passée en matière d’égalité hommes-femmes de la 45e à la 15e place mondiale entre 2013 et 2015 et à la 8e place en 2017 en ce qui concerne l’égalité professionnelle), l’égalité réelle, totale et sans équivoque n’arrivera pas demain.
Où en est-on en 2017 ?
Égalité hommes-femmes en entreprise ? C’est pas demain la veille !
Salaire, mixité des métiers, équilibre vie pro – vie privée… Avant d’atteindre l’égalité, il reste du chemin à parcourir sur de nombreux terrains ! À commencer par le taux d’emploi qui est, dans l’Hexagone, inférieur pour les femmes : 61,4 %, contre 68 % pour les hommes. Un chiffre d’ailleurs légèrement inférieur à la moyenne de l’OCDE (62,8 %). Du reste :
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L’écart des salaires subsiste
Selon le ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, les hommes gagnent en France 19,2 % de plus que leurs collègues féminines. Un rapport de l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE), diffusé le 4 octobre dernier, soulignait que cet écart ne baisse plus depuis le début des années 2000. En comparaison, en Belgique, l’écart de salaire médian est inférieur à 3 %.
Cette différence de rémunération se poursuit jusqu’à la retraite, où en moyenne les femmes perçoivent 1 007 € de pension, contre 1 660 € chez les hommes (DREES, 2014).
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Le plafond de verre résiste
Les femmes sont toujours sous-représentées dans les postes à responsabilité, que ce soit dans le secteur privé ou public. Seulement 42 % des cadres en France sont des femmes. Et elles ne sont plus que 17 % à accéder à des postes de direction. En 10 ans, cette proportion n’a progressé que d’1 %.
De nos jours, 15 % des entreprises de moins de 250 salariés sont dirigées par des femmes. Dans les grandes entreprises, ce chiffre descend même à 9 %.
À l’inverse, les femmes sont particulièrement sur-représentées dans les emplois les moins rémunérés : aides à domicile, aides-ménagères, assistantes, secrétaires (98%) et aides soignantes (90%). En France, 82% des postes à temps partiel et 62 % des emplois non qualifiés sont occupés par des femmes.
Pourtant, les femmes sont plus diplômées que les hommes : on dénombre 60 % d’étudiantes en master contre 40 % d’étudiants (Dares, 2013).
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La 2e journée toujours d’actualité
Le travail domestique et familial pénalise l’évolution professionnelle des femmes. Car, pour y faire face, nombre d’entre elles doivent réduire leur temps de travail.
Dans l’hexagone, la « double journée » est toujours une réalité : les femmes effectuent 75 % des tâches ménagères (Insee, 2012). De leur côté, en 10 ans, les hommes n’ont ajouté que 10 minutes par jour à leur participation au travail domestique.
Le poids des enfants pèse toujours beaucoup plus sur les femmes que leur partenaire masculin. À l’arrivée d’un enfant, une femme sur deux en France réduit ou interrompt son activité professionnelle au moins un mois, contre seulement un père sur neuf. Or, a posteriori, 50 % des mères estiment qu’avoir un (ou des) enfant(s) a eu un impact négatif sur leur carrière (Dares, 2013).
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Les femmes plus touchées par le harcèlement sexuel au travail
Avec le scandale Weinstein aux États-Unis, de plus en plus de femmes témoignent (sur Twitter notamment, en utilisant le hashtag #Balancetonporc) du harcèlement sexuel qu’elles subissent au travail. Comme elles, 20 % des femmes actives en France seraient confrontées à une situation de harcèlement sexuel au cours de leur carrière (enquête du Défenseur des droits, mars 2014), contre 3 % d’hommes.
Parmi ces femmes qui déclarent avoir été victimes de harcèlement sexuel en entreprise, seules 3 sur 10 en ont parlé à leur employeur. Et parmi ces dernières, 40 % estiment que l’affaire s’est achevée en leur défaveur : non-renouvellement du contrat, mise au placard, carrière bloquée… L’association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT) affirme, elle, que 95 % des femmes finissent par perdre leur travail lorsqu’elles dénoncent des faits de harcèlement.
Égalité hommes-femmes : quelles obligations pour les entreprises ?
Il incombe à tous les employeurs de respecter l’égalité professionnelle. Mais, ces obligations varient selon le nombre de salariés que compte l’entreprise. Au-delà de 50 salariés, par exemple, les entreprises ont l’obligation de conclure un accord relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
En 2016, près de 70% des entreprises de 1 000 salariés et un tiers des entreprises de plus de 50 salariés étaient désormais couvertes par un accord ou plan d’action pour l’égalité professionnelle.
Par contre, les PME de moins de 50 salariés, dépourvues de délégué syndical, ne sont pas soumises à l’obligation de négocier ou d’être couvertes par une convention ou un accord collectif. Dans les petites entreprises, il revient au chef d’entreprise et à son expert comptable « d’identifier les obligations légales et réglementaires en matière d’égalité professionnelle ».
Et avant ?
Chronologie des mesures en faveur de l’égalité professionnelle
Et vous ?
Quelles mesures avez-vous instaurées au sein de votre entreprise pour réduire les inégalités ? Quels sont, d’après vous, les facteurs-clés pour parvenir à l’égalité professionnelle ?
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